Heureux les artisans de paix ...

LE CIEL

Le ciel semble si loin quand on est un enfant,
On le distingue un peu au-delà des parents,
Un horizon sans fin pour des yeux débutants,
On le dessine bleu, sans nuances et pourtant ...

Le ciel semble si clair pour les jeunes amants,
Y dansent leurs cheveux invités par le vent,
Leurs regards s'y promènent et frissonnent, insouciants,
Allongés côte à côte, sur un nuage blanc.

Le ciel devient futile quand on a quarante ans,
Reflet sur une montre, il cache le cadran.
Alors on accélère le rythme constamment,
Sans cieux on vit sur terre, ébloui par l'argent.

Puis le ciel se rapproche quand on est vieillissant,
Paraissent les nuances, de gris, de bleu, de blanc,
On y trouve sa place et le corps chancelant,
Si près du paradis, reste une âme d'enfant ...

P.Liandier