Heureux les artisans de paix ...

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Prédication sur le thème d'une rencontre dans un lieu désert - Actes des Apôtres 8: 26;40

Prédication du dimanche 7 février 2016 sur Actes 8 : 26 à 40.

Témoignage d'une rencontre

Un point d'eau dans le désert.jpg

Aujourd'hui c'est une prédication un peu spéciale, car je voudrais vous parler de ma rencontre avec vous.

 

Je me souviens de ce dimanche, il y a environ un an.

 

Lorsque quelque chose m'a poussé à me lever, à prendre ma voiture et à venir jusqu'à Foix.

 

Jusqu'à ce temple.

 

Je ne sais pas si j'étais l'eunuque ou si j'étais Philippe.

 

Mais je me souviens que ce jour-là j'ai été poussé à entrer dans une paroisse, dans une communauté, dans un temple.

 

J'étais chrétien, catholique et habitué aux églises pleines de monde.

 

Et là, je me suis retrouvé face à un groupe d'une douzaine de personnes. Comme aujourd'hui.

 

Toutes se connaissaient, toutes discutaient entre elles.

 

Aucune ne donnait le sentiment d'être pressée de repartir, ou d'être pressée de s'asseoir pour écouter le pasteur.

 

Toutes donnaient l'impression d'être heureuses de se retrouver avec les autres.

 

Et toutes semblaient penser :  « si en plus il y a un culte, alors tant mieux. »

 

C'est étrange, mais j'ai pu constater par la suite, que le culte - ici - c'est un luxe.

 

En entrant, ce jour-là, j'ai eu le sentiment d'avoir été conduit sur une route déserte, dans un lieu désert.

 

Un lieu abandonné par la plupart de ses habitants !!!

 

Il y a un an, donc, je prenais la route qui descend des catholiques vers les protestants.

 

Je ressentais des sensations nouvelles, bien différentes des messes que je connaissais ...

 

Je ne sais pas si j'étais Philippe, ou si j'étais l'eunuque,

 

mais j'avançais de plus en plus seul, sur une route de plus en plus déserte.

 

Et pourtant sur cette route, et plus exactement dans ce temple, j'ai fait une rencontre fondamentale.

 

Vous étiez là, simplement présents. Et sans le savoir, vous étiez là pour un rendez-vous.

 

J'étais là, moi aussi, c'était plus fort que moi, pour le même rendez-vous.

 

 

 

Comme l'eunuque et comme Philippe, nous ne cherchions pas à nous rencontrer, nous ne savions pas que nous allions nous rencontrer et pourtant ,

 

Chacun de nous était parfaitement à sa place ! Parfaitement à la place que Dieu avait choisie, pour une rencontre formidable.

 

Moi, le catholique, habitué aux robes des prêtres et des enfants de chœur .

 

Je me suis retrouvé face à une pasteure en civil, pareille à moi, dans une tenue toute simple.

 

Plus simple que la mienne, je crois.

 

Moi, le catholique, habitué aux églises pleines, aux églises décorées de statues et d'ornements divers, aux cultes réglés comme du papier à musique, aux ambiances solennelles,

 

je me suis retrouvé dans un temple aux murs blancs, sans statue, sans dorure, aux chaises vides, face à une table avec pour seul ornement un livre ouvert !

 

Je me suis retrouvé entouré d'un groupe de douze personnes, à peine plus nombreuses que les prêtres et leurs enfants de chœur réunis.

 

Vous étiez douze camarades tout sourire.

 

Moi, le catholique qui ne voyait jamais vraiment personne tant il y avait de monde à la messe,

 

j'ai vu, ce jour-là, douze regards.

 

Douze regards qui me regardaient et que je regardais. On ne pouvait plus tricher !!!

 

Je ne sais pas si j'étais Philippe ou si j'étais l'eunuque,

 

Mais ce jour-là, comme Philippe et comme l'eunuque, dans un lieu désert, j'ai fait une rencontre.

 

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- Si j'étais l'eunuque,

 

Je sais que vous m'avez parlé, vous m'avez interrogé en toute simplicité,

 

spontanément, comme Philippe.

 

Vous êtes entrés en contact avec moi par la parole.

 

Moi qui lisais et lisais la Bible, dans ma vie déserte,

 

moi habitué aux trésors des églises monumentales, comme l'eunuque est habitué aux trésors de la reine.

 

Moi soutenu dans ma vie de croyant par l'énorme église catholique,

 

qui rassure …

 

… J'étais seul et j'étais muet.

Je sais que ce jour-là, dans votre dépouillement joyeux, nous nous sommes rencontrés, nous nous

 

sommes parlés et vous m'avez fait comprendre l'Evangile que je lisais depuis tant d'années.

 

Comme Philippe le fit avec l'eunuque.

 

Vous qui faites du culte un moment de parole et de partage,

 

par vos conversations amicales, avant, après les cultes … et parfois pendant ...,

 

Au cours desquelles vous parlez de l'actualité, de vos soucis,

 

de vos manque de moyens, de vos manques de pasteur, des nouvelles des uns et des autres et de

 

temps en temps de l'Evangile ...

 

Je sais que par vos conversations simples, avec des mots simples, à hauteur d'homme,

 

vous m'avez fait entendre la Bible que je lisais, et je suis sûr que par vos conversations joyeuses,

 

vous rendez la parole, sans le savoir, à l'agneau muet d'Isaïe, qui n'ouvre pas la bouche devant le tondeur.

 

En plaçant la parole au cœur du culte, vous m'avez fait trouver ce que je cherchais.

 

Croyez-moi, vous êtes la descendance du Christ, dont parle Isaïe !!!

 

Et vos conversations, qui sont un rituel de vie fondamental pour se rencontrer,

 

ont résonné en moi, bien plus fort que tous les rituels silencieux que je connaissais jusque-là !

 

… Si j'étais l'eunuque donc,

 

vous m'avez converti comme l'a fait Philippe et vous avez été, vous, les douze et non pas votre temple, mais vous les douze,

 

le point d'eau sur la route déserte, dans lequel Philippe a baptisé l'eunuque.

 

Vous avez été le point d'eau qui rend tout possible.

 

Vos douze regards étaient des regards d'espérance.

 

Celle qui existe dans les yeux de ceux qui habitent dans les lieux déserts.

 

Comme ce temple car tout y est fragile et tout y est à faire.

 

 

Je ne sais pas, ce jour-là, si j'étais Philippe ou si j'étais l'eunuque ???

 

 

- Mais si j'étais Philippe, cette fois,

 

Je sais que c'est l'Esprit Saint qui m'a conduit jusqu'à vous.

 

Je sais que si notre rencontre a été aussi simple dans nos vies parfois si compliquées, c'est qu'elle ne venait pas de nous, mais de Dieu.

 

Comme la rencontre entre l'eunuque et Philippe.

 

Si je suis Philippe, je sais que vous m'avez tout de suite accueilli et que vous m'avez tout de suite fait monter dans votre char.

 

Et mieux que dans votre char, vous m'avez fait monter dans votre chaire.

 

Vous m'avez permis, comme l'a fait l'eunuque, de vous dire comment je comprends la Bible et la vie de Jésus.

 

Vous m'avez donné la parole alors que j'étais muet.

 

Vous m'avez donné la parole dans votre temple et par là vous avez encore été ce point d'eau où tout est possible.

 

Comment aurais-je pu imaginer qu'un jour je prêcherai dans un temple ?

 

Car comme Philippe n'était pas apôtre, je ne suis pas pasteur, mais vous m'avez choisi, comme les apôtres ont choisi Philippe.

 

Quand vous m'avez dit  : « Peux-tu célébrer un culte ? »

 

J'ai eu peur, mais je me suis dit : « après tout qu'est-ce qui empêche ? »

 

RIEN N'EMPÊCHE !!! Pourvu qu'un seul - dans la vie - vous fasse confiance !!!

 

VOUS m'avez fait confiance, car Dieu nous fait confiance, et parce que la relation des croyants avec Dieu est une relation de confiance.

 

Je sais aujourd'hui que ce passage au milieu de vous, c'était le point de départ de ma vie nouvelle.

 

Tout comme ce passage du livre d'Isaïe a été le point de départ de la bonne nouvelle annoncée à l'eunuque.

 

Si j'étais Philippe, sachez que vous me voyez encore et pourtant un nouvel esprit m'a emporté et je suis bien différent de ce que j'étais, avant de vous connaître, il y un an.

 

 

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Enfin pour conclure,

 

je ne sais pas, ce jour-là si j'étais Philippe ou si j'étais l'eunuque,

 

Mais aujourd'hui, je sais que les routes désertes ne me font pas peur,

 

Car elles font faire des rencontres avec Dieu.

 

- Je sais que je comprends parfaitement, à présent, la phrase de St Exupéry :

 

« Ce qui rend beau le désert, c'est le puits qu'il cache ».

 

- Je sais aujourd'hui que je fais partie de votre groupe de douze et que je fais partie du puits qui se cache dans ce temple.

 

Du point d'eau où tout est possible, au bord d'une route déserte.

 

- Je sais aujourd'hui, grâce à notre rencontre, que l'Esprit-Saint nous fera faire d'autres rencontres inattendues dans notre temple.

 

- Je sais aujourd'hui, grâce à vous, que l'Evangile raconte aussi notre vie.

 

- Je sais aussi que vos regards d'espérance ce sont les mêmes regards qui existaient dans les yeux des apôtres.

 

Car comme eux aux premiers temps de l'église, vous aussi, les douze protestants, vous commencez une nouvelle histoire chaque dimanche.

 

 

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Je suis heureux d'avoir pu vous dire tout cela, car c'est la vérité et c'est notre histoire.

 

Et si jamais, comme Philippe je devais disparaître et me retrouver dans une autre ville, j'aurais au moins pu vous faire connaître ma reconnaissance et mon affection.

 

Agnès m'avait prévenu, quand elle m'avait dit que vous étiez bienveillants. Elle avait tellement raison !!!

 

Et enfin, je sais aujourd'hui, que nous sommes à la fois l'eunuque et à la fois Philippe,

 

tour à tour à l'écoute et tour à tour à la parole, tour à tour guides et tour à tour guidés,

 

appelés à nous rencontrer, et à faire vivre cette parole du Seigneur.

 

 

Amen

 

Pierre Liandier



18/05/2016
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