Heureux les artisans de paix ...

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Prédication sur le thème de la reconnaissance

Prédication sur les passages de : 1 Rois 19 : 11 à 13 et Luc 17 : 11 à 19

 

 

Lépreux au pieds du Christ.jpg

 

Jésus le Christ passe au milieu de nous ce matin.

 

Frères et sœurs, grâce au témoignage de Luc, qui a écrit cet Evangile, nous savons aujourd'hui que Jésus passe là où les autres ne passent pas. Jésus passe au travers des frontières. Les autres Juifs et les Rabbin n'allaient pas en Samarie. Ils n'aimaient pas les Samaritains, ils les considéraient comme des étrangers, ils considéraient que les objets, les animaux ou les récoltes qui traversaient la Samarie étaient impropres au culte. C'était à leurs yeux des hérétiques.

 

Alors, voilà déjà une bonne nouvelle aujourd'hui pour tous ceux qui se sentent étrangers, rejetés, impropres au culte : Jésus est au milieu de vous, Jésus vient à votre rencontre. Bonne nouvelle pour ceux qui pensent que leur vie n'a pas d'intérêt aux yeux de Dieu, ceux qui ne sont pas chrétiens, pas baptisés, ou bien encore les chrétiens qui ont le sentiment d'avoir trop fauté, de s'être trop écarté des lois de l'Eglise, d'être devenus hérétiques : Jésus vient vers vous. Bonne nouvelle encore pour ceux – et c’est peut-être le plus terrible - qui se sentent sales, sales comme des lépreux, vous savez, cette sensation qu'ont parfois les gens qui ont une grave maladie, un handicap, une sclérose en plaques, un cancer…

 

Je connais une personne, qui m'est très proche, et qui a eu deux cancers à 9 ans d'intervalle. C'est à dire qu'elle se croyait sauvée après la période de rémission, au bout de 5 ans, après la chimiothérapie, les rayons, l'opération, puis tout à coup elle se voit de nouveau condamnée, comme si le sort s'acharnait contre elle, un deuxième cancer la frappe à nouveau.

Les quelques fois où cette personne a bien voulu parler avec moi de sa maladie, lorsqu'elle m'a ouvert son cœur, son intimité, à chaque fois ce sont les mêmes mots qui revenaient : elle se sentait sale de l'intérieur, dégoûtante, rongée par une moisissure, elle se sentait en putréfaction, comme morte ! Mais il y avait pire que cela ...

 

Moi je pensais que sa plus grande angoisse était de rechuter, de mourir, ou de subir la prochaine chimio, mais non !!! Son angoisse, c'est qu'elle se sentait tellement sale dedans, qu'elle était sûre que Dieu l'avait abandonnée, que Dieu qui est si pur, si parfait, ne pouvait plus s'approcher d'un être aussi dégoûtant. En fait, elle aurait préféré la mort à la guérison ! En finir plutôt que d'être rejetée par Dieu !

Elle était comme les Samaritains du point de vue des Juifs : impurs, humiliés, reniés de Dieu !

 

Eh bien nous avons affaire aujourd'hui à la rencontre de Jésus avec 10 lépreux et c'est le même sentiment qui anime les lépreux dont nous parle Luc. Ils subissent une espèce de double peine. Il y a la maladie terrible, mais il y a aussi le rejet, l'isolement.

Etre lépreux, au temps du Christ, c'est avoir pour seuls compagnons des lépreux mourants, c'est vivre en dehors des villes, c'est avoir une maladie visible, humiliante au quotidien, c'est être obligé de crier « impur, impur !», lorsqu'il y a du monde, pour que les gens s'écartent et vous laissent passer.

 

Eh bien Jésus ne s'écarte pas, il marche vers les lépreux et s'intéresse à eux ! Au point parfois de les toucher, dans Luc 5. C'est une révolution pour eux, ce Jésus de Nazareth.

Non, frères et sœurs, Dieu n'abandonne pas ses créatures. L'abandon c'est une idée et une façon de faire des hommes, mais pas du créateur.

 

Les 10 lépreux, aujourd'hui, c'est l'humanité tout entière avec ses péchés ! Voilà comment ce texte est actuel ! Luc s'adresse aussi aux hommes et aux femmes du 21ème siècle dans les Evangiles.

 

Aujourd'hui notre maladie ne se voit pas aux yeux des hommes, mais elle est vue de Dieu.

Personne ne s'écarte pour nous laisser passer de peur d'être contaminé, mais pourtant soyons honnêtes, nous sommes des lépreux de l'intérieur. Nous avons une langue de lépreux, un cœur de lépreux, la calomnie, l'orgueil, l'égoïsme …

« Tous ont péché, dit Paul. Oui, nous sommes pécheurs et nous n'y pouvons rien, c'est une maladie qui s'attrape à la naissance, c'est enraciné dans notre être et nul ne peut nous guérir, si ce n'est Dieu lui-même, c'est ainsi qu'Il l'a voulu.

Mais au-delà de ça, Dieu a voulu que nous soyons humbles, que nous sachions reconnaître notre impureté, telle est la prière des 10 lépreux : « Jésus, maître, prends pitié de nous » verset 13.

Prends pitié de nos faiblesses, de nos désirs, de notre maladie intérieure ...

 

Jésus n'a pas besoin d'oeuvres ou de sacrifices. Dans un premier temps, il a besoin de repentance. Les œuvres viennent après, pour faire vivre son Eglise et pour aider son prochain, pour donner un corps à l'amour Divin. C'est pour cela que Jésus envoie les lépreux se montrer aux prêtres. Alors le miracle se produit, tout doucement, en chemin, nous dit le texte verset 14. « En cours de route, ils furent guéris. » Jésus nous transforme au rythme de notre progression sur la route de la foi.

 

Voici donc ce que nous dit la première partie de ce texte : « Réjouissez-vous, Jésus vient au milieu de vous, des plus faibles, des plus misérables, Il n'a pas de frontières. Tournez-vous vers lui, reconnaissez que vous êtes pécheurs et allez là où il vous envoie et vous serez guéris ! »

 

 

Louange.jpg

 

 

Mais le miracle de la première partie, ces 10 guérisons, est-ce là l'essentiel ? C'est assurément ce qu'il y a de plus spectaculaire dans ce récit. Dans toute la Bible, de l'ancien au nouveau testament, les miracles nous fascinent. Alors on les retient facilement et quelquefois on les médite. Mais je pense que pour trouver le Christ, pour trouver la paix du Christ, il ne faut pas la chercher dans les miracles spectaculaires.

 

Souvenez-vous de notre première lecture d’aujourd'hui, dans le premier livre des Rois. Dieu n'était pas dans l'ouragan, pas dans le vent, pas dans le feu !!! Dieu se présente dans le murmure d'une brise légère … verset 12.

Et Jésus lui-même nous dit dans Matthieu 11 : 29 : « Apprenez de moi que je suis doux et humble ».

 

Dieu n'est donc pas dans le spectaculaire ou les miracles, il est dans la douceur, la simplicité.

Dimanche dernier, Agnès prêchait sur l'Evangile de Luc également, sur les premiers versets de ce même chapitre et elle nous parlait de foi. Elle nous disait qu'une petite graine est plus forte qu'un arbre bien enraciné, lorsqu'il s'agit de foi.

Voyez comme les Ecritures nous montrent que Dieu se rencontre dans les choses simples et modestes.

 

Et aujourd'hui dans ce récit, il se passe quelque chose de simple, d'insignifiant, de modeste : 1 des 10 lépreux remercie le Christ.

 

« Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu? Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé. » Versets 18 et 19.

Voilà que Luc associe ce petit geste de remerciement à la foi. Et ce lépreux est bien le seul d’entre les 10 à obtenir le salut! Le salut par la foi seule.

Est-ce bien la foi dont on parle sans cesse, dont nous parle Luther (sola fide), sur laquelle tant de choses ont été dites, écrites, des grandes thèses, tant de déclarations de foi, etc ?…

Oui c'est la même, c'est celle-là !

 

Et bien Luc nous dit que la foi c'est aussi simple qu'un remerciement.

Simple, mais apparemment pas si facile, pas si évident à dire !

 

Je pense qu'avec le retour vers le Christ de ce lépreux plein de foi et de louanges, Luc nous montre l'importance de revenir toujours, au cours de notre vie, aux Ecritures Saintes (Sola scriptura), au Christ, au Père !

Et là, je veux faire un parallèle avec les relations enfants – parents. Les enfants, lorsqu'ils ont quitté la maison parentale, qu’ils ont fondé eux-mêmes une famille, ou qu'ils sont encore célibataires, doivent savoir revenir vers les parents. Car ce sont les parents qui nous élèvent, nous aiment, qui nous donnent une direction, qui nous mettent en marche pour la vie ! Ces parents que l'on trouve toujours trop simples, pas assez spectaculaires …

Il y a là une part de vérité absolue !

« Honore ton père et ta mère. » nous dit le Décalogue dans le livre de l'Exode chapitre 20 verset 12.

 

Frères et sœurs, Jésus passe au milieu de nous ce matin, il a traversé la frontière de nos peurs.

 

Espérance et reconnaissance résument ce passage et sont peut-être les deux qualités majeures du croyant qui marche sur la route vers la foi.

 

AMEN.



10/10/2016
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