Heureux les artisans de paix ...

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Prédication sur le thème de la fraternité et de la responsabilité - Genèse 4 : 1 à 16 – Abel et Caïn

Prédication sur le thème de la fraternité et de la responsabilité

Genèse 4 : 1 à 16 – Abel et Caïn

 

Cette histoire ne serait-elle pas une illustration avant l'heure de ce que dira plus tard Jésus : aimez-vous les uns les autres ... » ?

 

La violence que nous connaissons aujourd'hui a donc commencé dès le début, avec le meurtre d'Abel par son frère Caïn.

 

Mais depuis tout ce temps écoulé, qu'est-ce que nous n'avons pas compris, pour que rien ne change ?

 

Qu'est-ce qui pourrait nous aider à nous aimer les uns les autres, à aimer son frère comme soi-même ?

 

Eh bien la réponse est peut-être dans ce passage du livre de la Genèse.

 

Et deux mots, on pourrait résumer cette histoire entre Abel et Caïn :

 

FRATERNITÉ et RESPONSABILITÉ.

 

 

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Je pense en effet qu'être frères c'est, avant tout, se sentir responsables les uns des autres.

 

Ou plus exactement c'est ce que je pense depuis que j'ai lu cette histoire.

 

Comme j'ai la chance et l'honneur de pouvoir m'adresser à vous, c'est au petit groupe de frères et sœurs que nous sommes que je vais comparer les deux premiers frères de la Bible.

 

Dans un groupe comme le nôtre, il est important de se sentir responsable, sans cela il n'y aurait rapidement plus de groupe.

 

Vous ne le savez peut-être pas, mais lorsque vous venez au culte, ce n'est pas uniquement pour vous, mais c'est parce que, au fond de vous, vous vous sentez attendus. Alors parce que vous êtes responsable et qu'on vous attend, vous trouvez le courage de venir.

 

Vous venez en quelque sorte à un rendez-vous.

 

Moi je suis nouveau ici, mais vous, vous connaissez la fragilité de votre paroisse. Vous connaissez la fragilité de votre groupe et vous savez qu'il ne faut pas grand-chose pour qu'il disparaisse.

 

Et qu'il n'y ait plus de culte.

 

Hors, s'il n'y avait plus de culte, il n'y aurait plus de responsabilité, plus de courage et plus de groupe.

 

IL resterait simplement quelques protestants isolés, errant dans la solitude comme Caïn à la fin de l'histoire.

 

Au bout d'un certain temps, il n'y aurait plus du tout de protestants car quand on est seul, la spiritualité s'égare elle aussi et l'amour dont parle la Bible ne survit pas dans la solitude.

 

En quelques mots : un groupe qui se divise, cela annonce la mort de ceux qui le composent.

 

C'est le groupe qui nous rend vivant et c'est chacun qui rend vivant le groupe !

 

Nous sommes tous liés les uns aux autres.

 

Et c'est donc grâce à vous qui êtes venus qu'il y a un culte aujourd'hui, et je vous dis merci.

 

On devrait se le dire à chaque fois, mais on ne le fait pas, on le pense peut-être...

 

Pour moi, l'histoire d'Abel et de Caïn c'est la même chose que notre groupe.

 

Bien sûr, pour être plus parlant, l'auteur a préféré mettre en scène seulement deux personnages, c'est à dire la version la plus réduite du groupe.

 

L'Israëlite qui a écrit cette histoire connaissait la fragilité d'un groupe, celle de son peuple.

 

Menacé tant de fois de disparaître. Tant d'exils, tant d'exodes, tant de persécutions, tant d'apocalypses et autant de résurrections.

 

Je pense qu'il veut nous faire comprendre l'importance d'être unis, l'importance de ne pas se diviser et encore moins se soustraire.

C'est ce qui est sous-entendu dans un des premiers commandements de la Bible, dans Genèse 1:28 : « soyez fécond et multipliez, remplissez la terre ... »

 

La Bible commence par des mathématiques, il faut se multiplier et non se diviser. La division est l'oeuvre du mal.

 

C'est d'ailleurs ce que font au premier verset Adam et Eve en mettant au monde deux garçons.

 

Le premier résultat de la première multiplication, c'est CAÏN et ABEL.

 

Les bases sont jetées, mais tout n'est pas gagné.

 

Qui sont ces deux premiers frères ?

 

Au verset 2, l'auteur nous fait connaître leur profession :

 

« Abel faisait paître les moutons, Caïn cultivait le sol. »

 

Pourquoi cette précision ?

 

Je pense que si elle arrive aussi rapidement dans le récit, ce n'est pas juste pour nous dire qu'ils n'étaient pas au chômage.

 

L'auteur veut nous montrer, par leur profession, le caractère de ces deux personnages.

 

Et pour tout vous dire, c'est ce qui m'a le plus frappé dans ce texte.

 

Alors, on peut interpréter cette histoire de différentes façons, mais voilà mon interprétation.

 

Abel faisant paître les moutons. Cela m'a fait penser immédiatement à la fin de l'Evangile selon Jean au chapitre 21 lorsque Jésus apparaît à nouveau aux apôtres et qu'il demande par trois fois à Pierre :

« M'aimes-tu ? »

Et Pierre répond : «Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t'aime. »

Et Jésus lui dit : « Pais mes brebis. »

Trois fois de suite !!!

 

Pour faire paître les brebis, il faut être capable d'amour, voilà ce que dit Jésus.

Pierre, c'est celui qui à cause de son amour, se voit attribuer la charge de faire paître les brebis. Il devient responsable du troupeau du CHRIST.

 

Le caractère de celui qui fait paître les brebis, c'est donc Abel qui l'a. Il est celui qui est capable d'amour et donc de responsabilités.

 

Abel est responsable de son troupeau et, lorsqu'on est responsable d'un troupeau ou d'une personne, ce troupeau ou cette personne deviennent une partie de nous-même.

 

On est lié.

 

C'est ce qui se passe dans notre assemblée, dans notre paroisse. Si tout ne s'est pas arrêté dans les moments difficiles que vous avez connus, c'est parce que chacun a pris sa part de responsabilité, chacun a su trouver le courage de s'engager, se sentant responsable.

 

D'abord, il y a ceux qui ont continué de venir et comme ils étaient là, il a bien fallu leur parler, les faire paître.

 

Si personne n'était venu, il n'y aurait pas eu besoin de pasteur …

 

C'est grâce à votre fidélité, à votre responsabilité, que vous trouvez le courage et le courage que vous trouvez donne du courage aux autres.

 

PENSER AUX AUTRES !!! C'est la seule façon de vivre les moments difficiles en société,

 

Le peuple Juif connaît parfaitement cela.

 

La profession de berger n'est donc pas là par hasard.

 

Lorsqu'il arrive un malheur à une brebis, le berger est malheureux lui aussi.

 

Mais lorsque c'est un bonheur qui arrive, le berger se réjouit pour et avec cette brebis dont il a la charge.

 

Dieu tournant son regard vers Abel, c'est un bonheur qui arrive à Abel.

Son frère Caïn aurait dû se réjouir pour lui et avec lui, au lieu de s'irriter et de devenir jaloux au point de le tuer.

 

Par opposition à son frère, Caïn ne fait pas paître les brebis, il n'a pas la responsabilité du troupeau.

 

Il n'est pas capable d'amour pour les autres, voilà son caractère. Il ne se sent pas responsable de son frère alors qu'il est l'aîné. C'est ce que veut nous dire le verset 2 sur la profession de chacun.

 

Caïn le dit clairement au verset 9 :

« Suis-je le gardien de mon frère ? »

 

Voilà la clé à notre problème de violence. Voilà la clé de cette histoire.

 

Ne se sentant pas le gardien, il ne se sent pas responsable de son frère.

 

Comment alors pourrait-il trouver le courage de dominer le péché qui est tapi à sa porte et qui le désire ? Verset 7.

 

Il le tue sans remord, car il n'est que le frère de sang et non pas le frère de cœur.

 

Au lieu de multiplier, Caïn soustrait, divise !!!

 

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Comment notre paroisse, mais aussi comment un peuple, comment toute l'humanité pourra-t-elle survivre si chacun de ceux qui la composent ne se sent pas le gardien des autres membres, et donc le gardien du groupe tout entier.

Et de même que Jésus est le fils de Dieu par l'Esprit, c'est par l'Esprit que nous devons être frères et peu importe que nous soyons frères de sang ou non !

Nous devons être des gardiens !

 

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Dans la dernière partie de l'histoire Dieu punit Caïn à l'errance et au vagabondage. Verset 12.

 

Il le maudit du sol de la terre, lui qui est cultivateur, il n'aura plus de terres.

 

Ne pas se sentir responsable conduit à l'individualisme et l'individualisme conduit à l'errance et au vagabondage. C'est une réalité.

 

Malgré tout, Dieu est miséricordieux et place la vie au-dessus de tout. Il ne le condamne pas à mort et lui promet même de le venger 7 fois s'il venait à être tué.

 

Car Dieu est le seul juge !

 

Voilà pourquoi il place un signe sur Caïn afin que personne ne le frappe. Verset 15.

 

Ce signe c'est le texte que nous lisons aujourd'hui. Dieu ne veut pas qu'on frappe Caïn, c'est-à-dire qu'il ne veut pas qu'on le juge !!!

 

Ainsi Dieu fait connaître à toute l'humanité qu'il est le seul juge. Car lui seul connaît notre véritable profession, notre véritable caractère.

 

L'histoire se termine sur le départ de Caïn pour le pays de Nod, le pays de l'errance en Hébreux. À l'est d'Eden.

 

Il s'éloigne du Seigneur à la manière de ceux qui vivent seuls, sans guide.

 

Alors que la justice des hommes est soit la peine de mort, soit l'emprisonnement, Dieu condamne à l'errance et au vagabondage.

 

C'est une manière de punir qui fait que l'homme ne sera chez lui nulle part, il ne sera bien nulle part.

 

Partout le remord le rendra malheureux.

 

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On comprend donc l'importance de la responsabilité dans la fraternité.

 

Cette responsabilité est une nécessité face aux hommes et seul le courage qu'elle donne nous permettra de dominer le péché.

 

Je termine avec cette phrase à méditer :

 

« SUIS-JE LE GARDIEN DE MON FRÈRE ? »

 

P.Liandier



26/05/2016
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