Prédications sur le thème de la prière - Jean 21
Prédication du dimanche 10 avril 2016 sur le thème de la prière - Évangile selon St Jean - Chapitre 21
Très souvent dans la journée je me dis :
« Pourquoi, n'ai-je pas pris le temps de prier avant de parler, avant d'agir, avant de manger ou quoi que ce soit d'autre ? »
«Pourquoi me suis-je privé d'une aide aussi précieuse que celle du Seigneur ? »
Il ne s'agit pas de prendre un quart d'heure de pause ou de se retirer dans un endroit isolé pour réciter une prière, ou méditer.
Non, je parle ici, simplement, d'avoir une petite pensée vers Dieu, une petite phrase tout au plus : « Jésus, guide-moi. »
Une petite invocation.
Eh bien, je m'aperçois que même cette petite invocation, je ne la fais pas.
Elle me vient à l'esprit, mais après.
Quand je me dis : « Est-ce que j'ai bien fait ? »
Mais alors c'est trop tard !
Pourtant la Bible nous répète inlassablement qu'il faut prier, se tourner vers Dieu et méditer les écritures jours et nuits !
Pourtant, la Bible répète inlassablement l'histoire d'hommes et de femmes qui se sont coupés du dialogue avec le Seigneur et qui ont échoué dans leurs entreprises.
Caïn : Genèse 3 – Le roi Saül : 1 Samuël ou plus simplement le peuple d'Israël tout entier, qui tourna régulièrement le dos à Dieu durant son épopée.
Eh bien, on a beau savoir tout ça et le redire chaque dimanche, on ne le fait pas, pourquoi ?
En ce qui me concerne, j'oublie, tout simplement.
Quand je suis dans l'action, je suis tout à l'action, je n'ai pas le recul de penser à Jésus …Je réponds à la sollicitation du moment, le plus simplement possible et le plus rapidement possible.
D'une part pour faire plaisir à mon interlocuteur, mais surtout parce que, dans notre société, « être rapide » est synonyme « d'intelligence ».
Celui qui prend le temps de réfléchir, celui qui prend ne serait-ce que 30 secondes pour invoquer Dieu, se retrouve en décalage par rapport aux autres qui ont agi ou répondu immédiatement.
Et celui-ci ne tarde pas à passer pour un « imbécile un peu lent ... »
Il y a aussi, quelques fois où je me dis : « je ne vais quand même pas déranger Dieu pour des choses aussi futiles que mes petits problèmes ... »
Je me dis que ce serait même peut-être pêcher que d'invoquer Dieu pour des futilités !!!
Après tout, Jésus lorsqu'il est tenté par le diable au désert, répond : « Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. » Luc chapitre 4 verset 12.
Mais au delà de ces raisons, je pense qu'en réalité, c'est à cause de L'ORGUEIL que nous ne nous tournons pas vers le Seigneur suffisamment.
Un orgueil un peu spécial.
Un orgueil devenu comme un réflexe. Un réflexe de survie !
L'orgueil de croire qu'il n'y a que ce que l'on voit réellement qui peut nous aider !!!
L'orgueil de croire que penser à Dieu, invoquer Dieu, ne suffira, tout au plus, qu'à nous donner de l'espoir, mais certainement pas de solutions !!!
OUI, même nous les chrétiens !!! Nous vivons dans la dimension du visible et du palpable.
C'est une dimension qui nous rassure, comme l'apôtre Thomas, nous avons besoin de voir et toucher le Christ pour croire qu'il est bien ressuscité !!!
Dans un autre style, DESCARTES disait : « Je pense donc je suis ! »
Un « je pense » dont le sens est le raisonnement, la compréhension par la réflexion et la logique.
Toute notre société est basée sur ce « Je pense donc je suis »
Toute notre éducation fait l'éloge de la pensée et de l'absolue nécessité de la réflexion logique.
Hé bien Jean, dans ce passage, semble nous dire exactement l'inverse de René DESCARTES.
Il nous dit que penser ne fait pas tout et que nous sommes au-delà même de la pensée.
Ce qui nous rappelle le : « JE SUIS CELUI QUI SUIT » Exode 3 - 4 , quand Dieu se présente à Moïse.
Dieu balaye d'un revers de main la pensée.
Il semble mettre la pensée hors sujet et hors du sujet !!!
Dieu nous dit qu'être suffit à témoigner de « Je suis » en dehors de tout raisonnement.
Moi qui vous parle, en étant, je témoigne que je suis. (Jean 8.18)
Et, plus fort encore, je témoigne donc de Dieu lui-même.
Oublions donc la raison, la réflexion, etc …
Jean, et Dieu lui-même, nous disent que la solution est ailleurs !
Qu'il faudrait peut-être dire : « Je prie donc je suis ».
Ce Dieu, ce père, pour nous Chrétiens, représente le mystère de la création ….............. le mystère de l'Esprit Saint, de la résurrection ou encore de la foi.
Pour les scientifiques, il s'agit du mystère de l'avant Big Bang, du mystère du temps imaginaire, de l'énergie noire, etc...
Une chose est sûre, frères et sœurs, nous ne devons pas nous contenter de ce que nous comprenons ou de ce que nous voyons pour agir et réussir.
Nous devons compter davantage sur la dimension invisible du royaume des cieux, du Christ ressuscité.
Jésus dit à Thomas « Heureux ceux qui qui n'ont pas vu et qui ont cru ! » Jean 20 ; 29.
Il ne s'agit pas de croire et puis c'est tout !!!
Non, il s'agit de faire confiance à ce qu'on croit !
Or, pour rester en contact avec cette dimension, il n'y a pas 36 solutions.
Il y en a trois !
Jean nous l'explique à merveille dans ce passage, quand il nous dit : « vous qui êtes dans la barque ….. en pleine mer …... en pleine nuit ….. et qui malgré vos efforts (la pêche est un métier dur), et votre bonne volonté (il faut réfléchir où est le poisson, où jeter le filet, se servir de ses expériences passées), et bien vous, vous ne parvenez pas à remplir votre filet.
Mais il nous donne la solution, Jean nous dit : « Regardez ailleurs, différemment !!! »
Regardez vers le rivage, et vous serez guidés !!!!!
Ce n'est pourtant pas logique de regarder vers le rivage pour trouver la solution quand on est sur une barque et qu'on veut pêcher du poisson ! Il suffit de raisonner 5 mn et on voit bien que c'est absurde !!!!
AU DIABLE LA LOGIQUE !!!!
Connectons-nous avec une autre dimension …
Et quand les apôtres regardent vers le rivage, que voient-ils ? Un homme.
Un homme simple qui leur dit simplement :
« Jetez le filet à DROITE de la barque et vous trouverez. » verset 6.
Cet homme, c'est le Christ ressuscité.
Ah ça y est, j'ai compris, Jésus apprend à pêcher aux apôtres !!!
Bien sûr que non, la DROITE dont parle Jésus, c'est LA DROITURE, c'est la manière Sainte de jeter le filet, la manière pieuse !!!
C'est la petite phrase dont on parlait au début : « Jésus guide-moi. » avant d'agir.
Alors, aussitôt le filet se remplit comme jamais et sans se déchirer !!!
Est-ce que le fait d'invoquer le Seigneur change vraiment les actes que l'on fait ou les paroles que l'on dit, ou les décisions que l'on prend ?
Je ne sais pas. À priori, je ne crois pas. En tout cas, pas dans la dimension habituelle.
Mais dans la dimension du Christ ressuscité, je suis sûr que oui.
Ça change tout même …
Je me dis tous les jours que quand je serai capable d'invoquer le Christ à chaque fois,
même juste pour pêcher !!!
Eh bien ce jour- là je serai fort, transformé, je n'aurai plus peur de me jeter à l'eau !!!
Je serai à la hauteur de l'ambition que Jésus a pour moi !!!!
Je serai comme Pierre qui aussitôt qu'il prend conscience que c'est par le Christ ressuscité
que le filet s'est rempli, enfile son vêtement et se jette à la mer !!! (verset 7)
Mais pourquoi s'habiller pour se jeter à l'eau … ?
C'est absurde si l'on raisonne encore une fois !!!! Et pourtant …
Souvenez-vous, il y a trois semaines, pour les Rameaux, le Christ entrait à Jérusalem et avant que l'âne le porte, les disciples jetaient leurs vêtements sur son dos.
Je vous disais que ces vêtements représentaient les Écritures, qui nous rendent forts et nous permettent de porter le Christ.
Hé bien là, Jean, lui aussi, fait la relation entre la parole du christ et le vêtement que Pierre enfile.
Et c'est cette parole qui le rend fort, comme invincible et qu'il se jette à l'eau, comme on dit !!!
Il est à présent à la hauteur de l'ambition que le Christ a pour lui.
Notre temple est petit, mais si un jour Le Christ nous permet, par nos prières, de voir arriver 153 nouveaux paroissiens, convertis, le temple ne va pas s'écrouler, Dieu trouvera toujours la place de les caser !!! C'est pour cela que le filet ne se déchire pas malgré les 153 poissons.
Puis, enfin, les apôtres arrivent sur le rivage. Le Christ est là qui les attend, eux et les convertis.
Puis il les invite à un repas en disant : « venez, mangez. » (verset 12).
Ce repas fait écho au dernier repas qu'ils prirent en commun, la Sainte Cène.
Qui est le point d'orgue des actes que le croyant fait pour se connecter à la dimension du Christ ressuscité.
Voilà donc dans ce texte merveilleux, comment Jean nous explique les trois manières de se connecter avec la dimension mystérieuse du Seigneur.
1 – Tout d'abord il faut Jeter le filet à droite, ça c'est la petite prière « Jésus guide moi », qui nous permet d'être en Christ.
2- Ensuite il faut enfiler un vêtement, ça c'est le fait de lire ou d'écouter les Écritures pour que le Christ soit en nous.
3 – Et pour finir il faut communier au repas du Seigneur sur le rivage, par la célébration de la Sainte Cène sur l'autel symbolique où l'on mange et où l'on boit le corps et le sang du Christ rompu et versé pour nous, afin de ne faire plus qu'un avec lui.
Amen
Pierre Liandier
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