Heureux les artisans de paix ...

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Prédication sur le thème de l'or du présent

Prédication sur le thème de l'or du présent – Luc 12 : 13;21.

 

mendiant sur la caisse.jpg

 

« Un homme du milieu de la foule s'adresse à Jésus. »

 

Dès cette première phrase, les lecteurs que nous sommes peuvent comprendre que ce texte parle d’eux.

 

De nous donc, lorsque, au milieu de toute l'agitation de ce monde, nous adressons nos prières à Jésus ou à Dieu.

 

Comme cet homme qui se fait du souci pour son héritage, je me suis souvenu, en lisant, de toutes les prières que j'ai adressées à Dieu pour des problèmes d'argent, de couple, de travail, etc … Persuadé que j'étais, à chaque fois, que Dieu m'apporterait la solution !

 

Faisant de Lui, sans le savoir, un homme à tout faire, un juge, ou encore un arbitre, comme le dit Luc.

 

Bien sûr, aucune solution n'arrivait et encore moins des réponses, même négatives. En revanche, cet homme a bien une réponse lui, mais cette réponse est : « Non ! »

 

Imaginez la déception pour cet homme qui a la chance d'avoir Jésus en face de lui et qui met tout son espoir en lui, pour, finalement, s'entendre dire qu'il s'est trompé !

 

Cela me fait penser à cette phrase de Coluche :

« Demandez-moi de quoi vous avez besoin et je vous expliquerai comment vous en passer ! »

 

Tellement drôle dit par Coluche, et tellement vrai aujourd'hui concernant ce texte !

 

Mais c'est grâce à ce texte, à cette réponse de Jésus et cette phrase de Coluche, que nous entrons profondément dans ce qui constitue l'enjeu majeur de la vie du croyant : « Qu'attendons-nous de Dieu ? »

 

Luc nous pose la question !

 

Frères et sœurs, il est temps pour nous de revenir au fondement de ce qui fait notre foi, au moment où le Seigneur se présente à Moïse dans le livre de l'Exode. Avant de lui donner les 10 commandements, Dieu se présente comme un libérateur, et rien d'autre !

 

Ex 20 : « Je suis Yahweh, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. »

 

Dieu est venu libérer son peuple, c'est- à- dire lui apprendre à se passer de ce dont il croit avoir besoin, comme le dit Coluche.

 

Dieu rend les croyants indépendants, libres dans leur rapport aux biens de ce monde. C'est là que se trouve la clé, la grande différence, le grand bonheur, car ces richesses (qu'Il appelle « la maison de servitude ») sont toujours plus nombreuses et nous arrachent à l'essentiel, c'est-à-dire : au temps !

 

Nous sommes des éphémères sur cette terre, alors est-ce bien utile d'accumuler des richesses, n'est-ce pas un peu orgueilleux de vouloir agrandir toujours plus nos greniers ?

 

En effet dans la parabole Jésus oppose le temps qui passe aux richesses : « Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l'aura ? » dit-il à l'homme riche.

 

Au fond, c'est vrai, il est toujours possible de gagner plus d'argent et d'agrandir toujours plus son grenier, mais à quoi bon si l'on doit disparaître ?

 

Alors que le temps, le temps qui passe, personne ne peut l'acheter, ni même le ralentir. Voilà vraiment ce qui est précieux, nous dit Jésus.

 

Peut-être pouvons-nous risquer de dire que le royaume des cieux, c'est le royaume du temps.

 

Vous le savez, frères et soeurs, la porte des richesses est grande et il est facile d'y entrer, mais elle ne mène qu'à vouloir encore et encore plus. Elle ne mène nulle part.

 

Alors que la porte du royaume des cieux, celle qui mène à Dieu, celle que Jésus nous demande de chercher sans cesse, est étroite, elle.

 

Etroite comme l'espace d'un instant ! Voilà peut-être un lien intéressant avec le temps.

 

Or, quand on passe par cette porte, par ce degré secret dont parle St Jean de la Croix, tout nous est donné de surcroît, nous disent les Evangiles.

 

Un mendiant était assis sur le bord d'un chemin depuis plus de trente ans. Un jour, un étranger passa devant lui.

« Vous avez quelques pièces de monnaie pour moi ? » marmonna le mendiant en tendant sa vieille casquette d'un geste automatique.

« Je n'ai rien à vous donner », répondit l'étranger, qui lui demanda par la suite : « Sur quoi êtes-vous assis ? »

« Sur rien, répondit le mendiant, juste une vieille caisse. Elle me sert de siège depuis aussi longtemps que je puisse m'en souvenir. »

« Avez-vous jamais regardé ce qu'il y avait dedans ? » demanda l'étranger.

« Non, répliqua le mendiant, pour quelle raison ? Il n'y a rien. »

« Jetez-y donc un coup d'oeil », insista l'étranger.

Le mendiant réussit à ouvrir le couvercle en le forçant. Avec étonnement, incrédulité et le cœur rempli d'allégresse, il constata que la caisse était pleine d'or. (Eckhart Tolle « le pouvoir du moment présent »)

 

C'est un peu pareil avec le temps. L'avenir est toujours plein d'espérance, alors on en oublie l'instant !

 

Jésus est cet étranger qui n'a rien à donner à cet homme au milieu de la foule, mais qui lui dit de regarder à l'intérieur. Non pas à l'intérieur d'une caisse, comme dans cette histoire, mais dans un lieu encore plus proche de lui : en lui-même.

 

Oui, vous ne serez jamais déçu de prendre un moment et de vous sentir vivant, embarqué malgré vous par cette force mystérieuse, la même qui fait battre votre cœur, la même qui fait briller le soleil, qui fait souffler le vent ou fait tourner les planètes !

 

L'enjeu de la vie du croyant n'est donc pas de multiplier les prières pour avoir un avenir meilleur, mais l'enjeu c'est, par la prière, d'honorer la source de tout ce qui est maintenant !

 

« Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. » nous dit Mathieu.

 

C'est bien là que nous rencontrerons Dieu, dans la saveur d'une contemplation, dans notre faculté à être disponible à la volonté divine.

Si nous sommes déjà pleins de projets, nous n'aurons plus de place pour accueillir la volonté de Dieu.

 

C'est ainsi qu'Abraham connut Dieu, alors qu'il était assis devant sa tente, au chêne de Mambré, dans la chaleur du jour. Gen 18:1

 

"Assis ", c'est à dire disponible, " Dans la chaleur du jour ", c'est à dire maintenant, quand le soleil d'hier ne chauffe plus et que le soleil de demain n'existe pas encore et n'existera peut-être jamais, par exemple pour le riche de la parabole …

 

Pour conclure, frères et sœurs, la bonne nouvelle de Jésus Christ, c'est de nous dire que le royaume est proche de nous, qu'il est en nous.

 

Ne perdons pas de temps et empressons-nous de soulever le couvercle et d'explorer ce royaume, tant que nous ne ferons pas cela, nous serons des mendiants !

 

Amen.



15/08/2016
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